Alors que personne ne s’y attendait pas véritablement, certains détenus d’opinion ont été élargis ce 31 janvier 2019 au Togo. Ils sont une quarantaine à sortir des geôles sur toute l’étendue du territoire togolais. Parmi eux, on retrouve les deux membres du Mouvement Nubueke qui croupissent depuis plus d’un an à la prison civile de Lomé pour de fallacieux motifs. Il s’agit bien évidemment de Messenth Kokodoko et de Joseph EZA. Cette libération bien que salutaire, contraste avec le maintien en détention d’autres prisonniers politiques.

Ils sont enfin libres ! Eux, ce sont les membres du Mouvement Nubueke qui croupissaient dans l’enfer de la prison civile de Lomé. Que l’attente fut longue surtout pour les familles qui étaient désemparées par cette absence qui devenait de plus en plus interminable. Mais c’est à la surprise générale qu’ils ont été élargis ce 31 janvier. C’est le Conseil de ministre de la veille qui avait annoncé les couleurs. « Le Président de la République, SEM Faure Essozimna GNASSINGBE a, au premier point, donné des instructions au gouvernement pour que soit poursuivie la prise des mesures d’apaisement du climat sociopolitique consécutivement aux manifestations politiques intervenues dans notre pays depuis le 19 août 2017 et ayant conduit à diverses arrestations de personnes qui ont été poursuivies pour des faits délictuels ou criminels. Le Chef de l’Etat a décidé donc d’accorder la grâce présidentielle à dix-huit (18) prévenus déjà jugés et condamnés, purgeant leur peine dans les prisons civiles de Mango et de Sokodé. En outre, le Président de la République a expressément demandé à l’autorité judiciaire de faire mettre en liberté provisoire, les personnes faisant l’objet d’une procédure d’information judiciaire pour des faits criminels, en prenant toutefois soin de préserver les droits des victimes s’agissant de la suite des procédures engagées. Il s’agit de vingt-six inculpés relevant des prisons civiles de Mango, Bafilo, Sokodé et Lomé. Ainsi donc, quarante-quatre (44) détenus devront recouvrer leur liberté dans les heures qui viennent », annonçait le communiqué du gouvernement.

De « l’enfer », ils sont revenus ! Mais la traversée du désert a été pénible. Messenth Kokodoko a été arrêté le 19 octobre 2017 au petit matin chez lui. Il a été violenté puis amené manu militari dans les locaux du service des renseignements avant d’être déféré une semaine plus tard. A l’en croire, il a été l’objet de traitements dégradants lors de son séjour en garde à vue. Les chefs accusations retenus contre lui sont aussi fantaisistes que surréalistes. On retrouve, entre autres, groupement de malfaiteurs, troubles aggravés à l’ordre public, incitation à la révolte, menaces et violences envers les représentants de l’autorité publique etc.  Son supposé complice Joseph EZA fut arrêté le 26 octobre 2017 et a été déféré une semaine plus tard après un passage dans les locaux du SRI. Lors de son séjour carcéral il a malheureusement perdu son emploi de Chef projet à Oragroup

Cette libération aurait pu intervenir plus tôt que ça. En effet, au plus fort de la crise, il a été recommandé leur libération comme mesure d’apaisements. Seulement, plusieurs observateurs ont affirmé que ces prisonniers politiques ont servi d’otage pour le pouvoir de Faure Gnassingbé qui s’en servait comme moyen de chantage. Malgré les diverses pressions et exportations, ils ont été maintenus contre toute logique.  Les deux membres du Mouvement Nubueke sont sortis dans un état de santé fragile, voire inquiétant. Messenth Kokodoko souffre d’une infection pulmonaire et nécessite une prise en charge urgente pour éviter le pire.

Le Mouvement Africans Rising, qui a toujours œuvré pour la libération de ces activistes se réjoui et profite de l’occasion pour demander au gouvernement togolais de libérer d’autres activistes comme Assiba Johnson, Foly Satchivi et bien d’autres.

Shalom Ametokpo

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